Magali Arnault-Stanczak, Kimy McLaren (sopranos), Antoinette Dennefeld (mezzo-soprano), Jean-Michel Richter, Aaron Ferguson, Henri Pauliat (ténors), Dominique Coté (baryton), Luc Bertin-Hugault (basse), Orchestre de Limoges et du Limousin, dir. Christophe Rousset, mise en scène : Marie-Eve Signeyrolle (2014).
DVD BelAir 75580861. Distr. Harmonia Mundi.
En 1955 Germaine Tailleferre composait quatre opéras-minutes radiophoniques, hommage charmant aux différents styles que le théâtre lyrique français aura connus deux siècles durant. Denise Centore lui avait signé quatre livrets pleins d'esprit où sa plume n'avait plus qu'à laisser couler ses élégances harmoniques et sa verve mélodique. Des pastiches ? Oui, mais alors légers, et de toute façon pensés pour la radio et non la scène. Rameau, Aubert, Boieldieu pour les deux premiers volets, le Charpentier de Louise pour La Pauvre Eugénie, et évidemment Offenbach pour l'opus final, sont détournés, croqués, parfois avec une pointe de vinaigre. C'est plein d'esprit, cela coulerait de source si Marie-Eve Signeyrolle n'avait assemblé les quatre vignettes en les alourdissant d'un vilain tribunal avec chroniqueur judiciaire et juge suspendu aux cintres, confinant le tout dans une unité de temps et de lieu qui est à l'inverse de l'esprit même de l'œuvre comme des sujets abordés par la musicienne et sa librettiste. L'esprit du sketch aurait suffi à ce quatuor, mais non. Tout ce qui aurait pesé le poids d'une plume se perd dans un vain théâtre judiciaire où la musique s'étiole malgré les soins d'une troupe aux petits oignons et de la direction tour à tour lyrique et piquante de Christophe Rousset. Un coup pour rien. Dommage.
J.-C.H.