Caitlin Hulcup (Iphigénie), Grant Doyle (Oreste), Christopher Saunders (Pylade), Christopher Richardson (Thoas), Margaret Plummer (Une prêtresse), Orchestre des Antipodes, dir. Antony Walker (live, 2014).

CD Pinchgut Live PG 006. Notice en anglais. Distr. Pinchgut Opera.

Après avoir enregistré plusieurs opéras de Rameau (Dardanus, Castor), ainsi que des œuvres de Cavalli et Salieri, le Pinchgut Opera poursuit son exploration du répertoire « pré-classique » avec le chef-d'œuvre de Gluck, capté à l'Opéra de Sydney en décembre 2014. Le constat sera à peu près le même que lors des précédentes parutions : mitigé. Pourtant, il faut saluer et encourager l'effort, car l'Orchestre des Antipodes tend manifestement à se bonifier - dans une partition, il est vrai, moins complexe que celles de Rameau - et, surtout, Antony Walker s'affirme décidément comme un chef à suivre. Bien que parfois un peu précipitée (nous sommes sur le vif), sa direction concilie la fièvre romantique et l'équilibre instrumental, le respect de couleurs encore baroques et l'urgence dramatique d'un opéra déjà tourné vers le XIXe siècle : ainsi, jamais peut-être le suspense du magnifique trio de l'acte III, ses pauses, éclats et accélérations, n'ont été mieux rendus - et l'on pourrait étendre l'éloge à tout cet acte, si théâtral. Malheureusement, pour Iphigénie, il faut des voix, de préférence francophones, et ni Hulcup, ni Richardson, ni surtout le très fragile Saunders ne possèdent le format exigé par leurs rôles. Seul Doyle exhibe un sonore timbre de baryton, assorti hélas d'un chant emphatique et mal dégrossi. Pour la baguette seulement.

O.R.