CD Hänssler Profil PH16009. Notice en anglais. Distr. UVM Distribution.
Habile couplage que celui de ces deux enregistrements datés d'une soixantaine d'années. L'un, le Cimarosa, était déjà bien connu, car reparu sous diverses étiquettes ; l'autre, le Pergolèse, est plus rare - tous deux méritent l'écoute même si aucun ne peut prétendre à servir de référence. Encore qu'il soit difficile d'imaginer un Maître de chapelle plus stylé et truculent à la fois que Bruscantini ! Et si l'on regrette que les « Virtuoses de Rome » qui l'accompagnent jouent sur instruments modernes, il faut reconnaître qu'ils endossent avec beaucoup de verve le rôle de l'orchestre indiscipliné, tantôt railleur, tantôt scolaire, tantôt insolent, voire carrément à côté de la plaque (cordes graves et bassons se montrant particulièrement indociles). Dans La Servante maîtresse, la direction alerte, légère comme une plume de Giulini vaut aussi le détour, en dépit des coupures dans les da capo. Imaginait-on Rossi-Lemeni (qui campait deux ans plus tôt Oroveso dans la Norma de Serafin avec Callas) en barbon du XVIIIe ? Nonobstant quelques ornements savonnés, il se montre parfait dans ce rôle, à la fois ogresque et touchant (« Son imbrogliato io già »). Et seule la Serpina passe-partout et pointue de Carteri gâche le plaisir des retrouvailles...
O.R.