Carlo Lepore (Gaudenzio), Maria Aleida (Sofia), Roberto De Candia (Bruschino père), Francisco Brito (Bruschino fils), David Alegret (Florville), Andrea Vincenzo Bonsignore (Filiberto), Chiara Amarù (Marianna). Orchestre Symphonique G. Rossini, dir. Daniele Rustioni, mise en scène : Teatro Sotterraneo (Pesaro, août 2012).
DVD Opus Arte  OA 1109 D. Distr. DistrArt Musique.

 

La farsa est un genre trop sérieux pour être confié aux farceurs. Ainsi, hélas, de la transposition de ce Bruschino dans un parc d'attractions, fût-il baptisé Rossiniland, avec pour seule audace la présence inutile et sotte de visiteurs mêlés accidentellement à une mise en scène théâtrale en elle-même des plus convenues, stéréotypée et soporifique au possible - surtout à l'écran. Les spectateurs de cette production pesaraise ne s'y sont pas laissé prendre, au demeurant, voici trois ans. L'oreille ne se laisse pas davantage abuser par un orchestre d'une indigne médiocrité, à l'égal d'un plateau de patronage. Hormis ses appas généreux, la Sofia quasiment aphone de Maria Aleida ne mérite à coup sûr nullement les trésors d'invention déployés pour la conquérir, par un ténor il est vrai plutôt convaincant, diligent et assez ductile. Les deux basses, pivots de cette intrigue des plus classiques mais relevée de belles trouvailles musicales et vocales, affligent par la laideur de leur timbre comme par l'amateurisme de leur vocalisation. Sans remonter aux calendes grecques de la version Giulini de 1951 avec Bruscantini, le salut est dans la fuite vers le DVD EuroArts de 2009 qui offre une lecture raffinée de cet ouvrage, confiée à Michael Hampe et magnifiée par les excellents Corbelli et Rinaldi (voir L'ASO n° 250, avec une remarquable analyse d'Alfred Caron).

J.C.