Naxos 8.660357-58. Distr. Outhere.
Etrange Otello que celui qui nous parvient, après cinq ans de silence, de l'Auditorium Prince Felipe d'Oviedo. Enregistré en deux sessions curieusement distantes dans le temps, mêlant un ténor wagnérien à une phalange secondaire... et imposant par surprise une Desdemona peu médiatisée mais assoluta.
Il faut donc passer outre un orchestre au souffle court et aux couleurs ténues, une direction plus précautionneuse que flamboyante, une prise de son qui va du correct au calamiteux (la Tempête initiale, vrai brouillard confus) et - plus décevant encore - un chœur d'oratorio sulpicien qui désincarne la vocalité verdienne en éther translucide. Mais aux côtés d'un Otello qui ne démérite pas, stylé quoique sec et manquant d'italianità, vous découvrirez en Raffaella Angeletti - dont la carrière se partage également entre Verdi et Puccini - une idéale Vénitienne : moires du timbre profond, gorgé de chair et vibrant, allégements délicats, velours du phrasé... et sincérité de l'interprète ! Pour elle, cet exotique entreprise mérite la curiosité et l'attention.
C.C.