Ermonela Jaho (Violetta Valéry), Francesco Demuro (Alfredo Germont), Vladimir Stoyanov (Giorgio Germont), Chiara Fracasso (Flora Bervoix), Serena Gamberoni (Annina), Orch. et Chœur des Arènes de Vérone, dir. Julian Kovatchev, mise en scène : Hugo de Ana (Vérone, 2 juillet 2011).
DVD ArtHaus 102 193. Distr. Harmonia Mundi.

 

Ermonela Jaho a beau être une artiste que l'on apprécie grandement, et la scénographie de cette Traviata - signée de son metteur en scène Hugo de Ana - a beau occuper plutôt intelligemment l'espace des Arènes de Vérone, avec ses encadrements géants sur lesquels évoluent les interprètes comme autant de personnages sortis de tableaux imaginaires, ce qui saute aux yeux et aux oreilles ici n'est pas la meilleure part de ce spectacle.

Jaho poussée dans ses retranchements par le plein air, au point d'être parfois imprécise ou de violenter son timbre, qu'elle a pourtant fruité et généreux ; une direction d'acteurs erratique (outre la mise en scène et la scénographie - décors et costumes -, de Ana signe aussi les lumières : c'est peut-être trop pour avoir le temps de s'occuper aussi du jeu des interprètes...) qu'accuse la captation vidéo (comment supporter les moulinets de bras de Violetta pendant « Sempre libera » ?!) ; un Alfredo à bout de souffle dès sa première apparition ; une direction d'orchestre sans ossature, qui accélère ou ralentit selon le bon vouloir des chanteurs ; des maquillages outranciers, enfin, que le gros plan rend grand-guignolesques : voilà hélas ce qui ressort surtout de cette Traviata., où pas l'ombre d'une émotion ne parvient à poindre en ces conditions. Une publication sans nécessité ni raison.

C.C.