Sayaka Shigeshima (Hänsel), Elisabeth Wimmer (Gretel), Alexander Günther (la Sorcière), Uwe Schenker-Primus (Peter), Rebecca Teem (Gertrud), Caterina Maier (le Marchand de sable), Hyunjin Park (le Bonhomme Rosée). Orch. de la Staatskapelle et Schola Cantorum de Weimar, dir. Martin Hoff (2013).
CD MDG 909 1837-6. Notes en français, allemand et anglais. Livret en allemand et anglais. Distr. NewArts.
Hänsel et Gretel sont en quelque sorte de retour à la maison dans ce coffret enregistré à Weimar, ville où eut lieu la création de l'opéra de Humperdinck en 1893, sous la direction de Richard Strauss. Ce dernier serait-il satisfait de son successeur Martin Hoff ? Probablement, car, aidé en cela par une prise de son très naturelle, le chef met bien en valeur les multiples richesses d'une partition étincelante sans jamais alourdir outre mesure la pâte orchestrale. On peut cependant regretter un certain manque de tonus et d'intensité dramatique dans cette lecture un peu trop lisse qui ne peut rivaliser avec la magie sonore des versions Karajan (1952) et Solti (1978). Si les voix des deux jeunes héros se marient avec bonheur, en particulier dans la prière du deuxième acte, Sayaka Shigeshima est un Hänsel au somptueux timbre de mezzo et beaucoup plus solide que la frêle Gretel d'Elisabeth Wimmer, un peu égarée dans cet univers musical qui la contraint à forcer ses modestes moyens. Le couple de parents est lui aussi déséquilibré : le chant fatigué et désordonné de Rebecca Teem souffre de la comparaison avec la tenue vocale de Uwe Schenker-Primus, qui interprète le rôle de Peter avec le raffinement d'un chanteur de Lieder. La sorcière est ici confiée non pas à un mezzo ou un ténor mais plutôt au baryton Alexander Günther, choix décevant en raison des difficultés que lui pose la partition et qui ne semble pas à l'aise dans ce savoureux rôle de composition. Rien à redire, en revanche, des excellents Marchand de sable et Bonhomme Rosée de Caterina Maier et Hyunjin Park, comme des superbes interventions du chœur. Voilà en somme une version qu'on retiendra en premier lieu pour la direction de Hoff, mais qui n'assouvit pas tout à fait notre gourmandise...
L.B.