Aquiles Machado (Hoffmann), Konstantin Gorny (Lindorf, Coppélius, Dr. Miracle, Dapertutto), Katherine Goeldner (Nicklausse , la Muse), Maria Bayo (Antonia), Valentina Kutzarova (Giulietta), Milagro Pobladar (Olympia), Christophe Fel (Luther, Crespel), Christian Jean (Spalanzani), Itxaro Mentxaka (la Mère), José Ruiz (Andrès, Cochenille, Frantz, Pitichinaccio), Marco Moncloa (Hermann, Schlemil), Manuel de Diego (Nathanael), Itziar Fernandez de Unda (Stella), Chœurs de l'Opéra de Bilbao, Bilbao Orkestra Sinfonikoa, dir. Alain Guingal, mise en scène: Giancarlo del Monaco (Bilbao 2006).
DVD OpusArte OA MO 6006D. Son : LPCM 2.0. 5.1 DTS. Format 16.9 anamorphique. Toutes zones. 3h05'. 2006. Distr. DistrArt Musique.

Hoffmann, façon basque, mais sous la baguette d'un français. Dès les premières mesures chorales, Alain Guingal dit qu'il ne sera pas fidèle à la tradition de Contes sans trop de nerfs, mais ira aussi, quand c'est possible, varier sa matière orchestrale bien plus qu'à l'ordinaire. Intéressant, à tout le moins. Mais l'accent des chœurs, franchement savoureux, dira aussi qu'on a passé les Pyrénées, et ce sera le cas aussi pour certains solistes. Saluons surtout Aquiles Machado, qui a les moyens sonores d'Hoffmann, un peu limité dans l'aigu, très décoloré, cependant. S'il n'a pas vraiment l'élégance du style et de la ligne, cela reste tout à fait respectable, et plus présent que Konstantin Gorny, interprète très correct mais non mémorable des quatre méchants. Quatre sopranos pour les dames de cœur du poète, avec une Olympia trop fâchée avec la justesse et le sucré du timbre pour séduire vraiment, une Antonia de bon ton, une Giulietta à côté du rôle. D'honorables seconds plans, pour certains d'un excellent français, et un Nicklausse peu convaincant, tout cela n'est pas au faîte de la vidéographie, d'autant que le spectacle de Del Monaco, classique, implanté sans trop de frais dans un décor unique de panneaux pivotants, ne tire ni images fortes, ni secousses telluriques de l'œuvre. Cela se regarde avec indifférence, en fait, sauf l'acte de Venise, particulièrement laid. C'est certes globalement respectable pour une petite scène comme celle de Bilbao, mais on n'y reviendra pas, c'est certain.

P.F.