© SF/Marco Borrelli
Parmi sa programmation de concert, le festival de Salzbourg fait place chaque année à l’un des plus brillants orchestres de jeunes qui soit en Europe, le Gustav Mahler Jugendorchester, placé pour cette soirée sous la direction du non moins excellent Jakub Hrůša.
Jouer la neuvième symphonie de Mahler est un inénarrable défi pour chaque orchestre, y compris professionnel : la mise en place de l’ensemble, la construction du discours, les équilibres dynamiques, l’agencement des différents pupitres… l’interpréter relève encore d’une autre catégorie, il n’est pas gagné d’y arriver à chaque fois.
Saluons en premier lieu le très haut niveau technique de l’orchestre. Chaque intervention des bois solistes est parfaitement calibrée, le son des cordes passe de la souplesse languide du premier mouvement à l’énergie terrienne puis tellurique des deuxièmes et troisièmes, les cuivres sont tour à tour rutilants, scintillants ou brumeux. Le forces en présence se révèlent plus à l’aise dans les deux mouvements centraux, pulsation chevillée au corps pour souligner le caractère éruptif de la partition.
Si la réalisation technique est parfaite, le discours manque. Ainsi le premier mouvement semble haché, les enchaînements manquent de souplesse (ou de rudesse) et les sections semblent juxtaposées, le dernier mouvement donne le même sentiment. Jakub Hrůša a conservé la géniale âpreté de Katia Kabanova l’an dernier en ces mêmes lieux (pour le meilleur dans le deuxième mouvement) sans faire place au déchirement que crie la partition (particulièrement sensible au I et au IV). Le deuxième mouvement, un énergique et agreste ländler, a la brutalité requise mais manque de cruauté – ce qu’un travail sur les plans et l’enlaidissement du son des bois aurait rendu plus évident -, le troisième de souffrance et le quatrième de déchirement, le geste initial des violons, superbement réalisé, paraissant artificiel… et la fin semble par trop composée au lieu d’être l’errement d’une dernière plainte.
Malgré un superbe travail pour guider les jeunes musiciens à travers la dense forêt mahlérienne, Hrůša perd le chemin de sa propre lecture.
Parmi sa programmation de concert, le festival de Salzbourg fait place chaque année à l’un des plus brillants orchestres de jeunes qui soit en Europe, le Gustav Mahler Jugendorchester, placé pour cette soirée sous la direction du non moins excellent Jakub Hrůša.
Jouer la neuvième symphonie de Mahler est un inénarrable défi pour chaque orchestre, y compris professionnel : la mise en place de l’ensemble, la construction du discours, les équilibres dynamiques, l’agencement des différents pupitres… l’interpréter relève encore d’une autre catégorie, il n’est pas gagné d’y arriver à chaque fois.
Saluons en premier lieu le très haut niveau technique de l’orchestre. Chaque intervention des bois solistes est parfaitement calibrée, le son des cordes passe de la souplesse languide du premier mouvement à l’énergie terrienne puis tellurique des deuxièmes et troisièmes, les cuivres sont tour à tour rutilants, scintillants ou brumeux. Le forces en présence se révèlent plus à l’aise dans les deux mouvements centraux, pulsation chevillée au corps pour souligner le caractère éruptif de la partition.
Si la réalisation technique est parfaite, le discours manque. Ainsi le premier mouvement semble haché, les enchaînements manquent de souplesse (ou de rudesse) et les sections semblent juxtaposées, le dernier mouvement donne le même sentiment. Jakub Hrůša a conservé la géniale âpreté de Katia Kabanova l’an dernier en ces mêmes lieux (pour le meilleur dans le deuxième mouvement) sans faire place au déchirement que crie la partition (particulièrement sensible au I et au IV). Le deuxième mouvement, un énergique et agreste ländler, a la brutalité requise mais manque de cruauté – ce qu’un travail sur les plans et l’enlaidissement du son des bois aurait rendu plus évident -, le troisième de souffrance et le quatrième de déchirement, le geste initial des violons, superbement réalisé, paraissant artificiel… et la fin semble par trop composée au lieu d’être l’errement d’une dernière plainte.
Malgré un superbe travail pour guider les jeunes musiciens à travers la dense forêt mahlérienne, Hrůša perd le chemin de sa propre lecture.
J.C.
© SF/Marco Borrelli