Thomas Allen (Maître de musique), William Relton (Majordome), Frederick Long (Laquais), Stuart Jackson (Officier), Kate Lindsey (Compositeur), Sergei Skorokhodov (Ténor/Bacchus), Michael Wallace (Perruquier), Laura Claycomb (Zerbinetta), Soile Isokoski (Prima Donna/Ariane), Wolfgang Ablinger-Sperrhacke (Maître à danser), Ana Maria Labin (Naïade), Adriana Di Paola (Dryade), Gabriela Istoc (Echo), Dmitri Vargin (Harlequin), James Kryshak (Scaramuccio), Torben Jürgens (Truffaldino), Andrew Stenson (Brighella), Gary Matthewman (comédiens), London Philharmonic Orchestra, dir. Vladimir Jurowski. Mise en scène : Katharina Thoma (Glyndebourne, 2 & 4 juin 2013).
Opus Arte. OABD7145D. Présentation trilingue (angl., fr., all.). Distr. DistrArt Musique.
La maison du riche Viennois devient celle d’un riche Anglais, sans doute à Glyndebourne, que bombardent les avions allemands à la fin du Prologue. Elle est ensuite transformée en hôpital de la RAF, où il faut passer à l’excitée Zerbinette une camisole de force. Y atterrit un aviateur blessé et soigné par les nymphes infirmières, qui réveillera les sens d’une Ariane en robe de chambre, sous les yeux d’un Compositeur omniprésent. La transposition n’apporte pas grand-chose : Katharina Thoma dépouille l’ensemble de toute verve comique et s’en tient à une direction d’acteurs très convenue. On a connu productions plus stimulantes, scéniquement et musicalement. Le plateau et la fosse, en effet, ne rehaussent pas le spectacle. Vladimir Jurowski ne s’est pas encore approprié la partition, impeccable mais sans rythme dans le Prologue et sans relief dans l’opéra. Soile Isokoski, que la mise en scène embourgeoise beaucoup, sait chanter son Strauss, avec une ligne à l’élégance raffinée, peu mémorable néanmoins faute d’être portée par la mise en scène et le chef. On peut en dire autant de tous les autres. On attendrait de Kate Lindsey, Compositeur fougueux et certes bien chantant, un aigu plus rayonnant et un grave plus nourri. La Zerbinette de Laura Clayomb, si elle assure bien, manque de piquant. Mais on sait gré au Bacchus de Sergei Skorokhodov, à défaut d’incarner vraiment le jeune dieu solaire et conquérant, de ne pas s’époumoner et de rester stylé. Comiques et nymphes sont honorables, Thomas Allen si présent qu’on en oublie l’usure de la voix. C’est honnête, mais on a tellement mieux sur le marché…
Didier van Moere
À lire : Notre édition d'Ariane à Naxos/L'Avant-Scène Opéra n°282