La cambiale di matrimonio (Pesaro 2006 : dir. U.B. Michelangeli, msc. L. Squarzina), L’equivoco stravagante (Pesaro 2008 : dir. U.B. Michelangeli, msc. E. Sagi), L’italiana in Algeri (Pesaro 2006 : dir. D. Renzetti, msc. D. Fo), Il turco in Italia (Pesaro 2007 : dir. A. Allemandi, msc. G. De Monticelli), Il barbiere di Siviglia (Venise 2008 : dir. A. Fogliani, msc. B. Morassi), La gazzetta (Liège 2014 : dir. J. Schultsz, msc. S. Mazzonis di Pralafera), La Cenerentola (Bari 2010 : dir. E. Pidò, msc. D. Abbado).
Dynamic 37889 (9 DVD). Notice ital./angl. Pas de synopsis. Distr. Outhere.


Les sept ouvrages comiques de Rossini réunis ici (et en leur temps édités séparément par Naxos ou par Dynamic) constituent un panel bien choisi : les quatre chefs-d’œuvre sont là (l’Italienne, le Turc, le Barbier et La Cenerentola), agrémentés de deux farces de jeunesse (la Cambiale et l’Equivoco) et de La gazzetta – cette dernière, certes plus secondaire. Pour qui voudra l’essentiel du Rossini comique dans un format économique (en budget et en volume), ce coffret a bien des atouts, à commencer par quelques versions fort recommandables témoignant des talents affichés depuis une quinzaine d’années au Rossini Opera Festival de Pesaro : la Cambiale possède un vrai charme scénographique et des barytons gourmands (Bordogna et Capitanucci) ; l’Equivoco réussit sa transposition dans un univers contemporain cartoonesque, avec un plateau de beau rang (Korchak, Prudenskaja, Vinco, de Simone) ; l’Italienne séduit par sa distribution vocale de haute volée (Pizzolato et Mironov, à nouveau avec Vinco et de Simone), posée sur une mise en scène potache mais sympathique ; et le Turc de 2007 constituera même, en l’état actuel de la vidéographie du titre, une idéale porte d’entrée dans l’œuvre, avec son parfait équilibre de qualités visuelles et musicales. La Cenerentola de Bari 2010 affiche aussi un plateau remarquable (Lo Monaco, Mironov, De Candia et Bordogna), qui lui permet de compenser une mise en scène peu convaincante et de tirer son épingle du jeu vidéographique. Tel n’est pas le cas en revanche d’un Barbier qui ne peut lutter avec une concurrence pléthorique et riche en versions de référence : visuellement académique, la production vénitienne de 2008 est musicalement honnête, sans plus. La seule vraie déception théâtrale et musicale (malgré l’excellent Edgardo Rocha) est La gazzetta de Liège 2014 ; mais l’œuvre n’est de toute façon pas l’argument premier de ce florilège.

Le rossinien néophyte désireux de s’offrir un bel et bon « best of » du Rossini buffo trouvera donc ici chaussure à son pied, et à son budget (40 € environ). Le rossinien fervent, déjà en possession des grandes versions anthologiques des titres clés, pourra sans rougir leur ajouter cette compilation – et les multiples talents récents qu’elle documente.


Chantal Cazaux