Bruce Ford (Cellini), Laura Claycomb (Teresa), Franz Hawlata (Balducci), Monica Groop (Ascanio), Christopher Maltman (Fieramosca), Ralf Lukas (le Cardinal), Johannes Chum (Francesco), Reinhard Mayr (Bernardino), Ekkehard Wagner (le Cabaretier), Ekkehard Vogler (Un officier), Matthias Hoffmann (Pompeo). Orchestre du SWR de Stuttgart, Chœur de la Radio de Leipzig, dir. Sir Roger Norrington (live 19.IX.2003).
CD Hänssler Classic 093.105.000. Distr. DistrArtMusic.

Rien de plus excitant qu'un Benvenuto Cellini par Sir Roger Norrington... qui, curieusement, choisit la version Weimar pour ce concert berlinois de 2003 - un retour à la source allemande, en quelque sorte ? Le bouillant chef britannique fouille la partition dans le moindre détail, la rafraîchit, l'allège. Manque seulement, parfois, l'urgence du théâtre - mais le Carnaval ébouriffe. L'orchestre sonne clair, restitue les couleurs si inventives de l'orchestre berliozien ; le chœur de la Radio de Leipzig soutient sa réputation. Mais le bât blesse parfois, pour un mélomane francophone. On peine à écouter le Cardinal de Ralf Lukas, court de grave et hors style. L'excellent Christopher Maltman s'empêtre dans l'air de Fieramosca et Franz Hawlata s'égare en Balcucci. Si Bruce Ford a de l'accent, il chante au moins Cellini dans les règles, émission souple et phrasé galbé - on passe sur la nasalisation du timbre. Voici un sculpteur assez introverti, artiste souvent en proie au doute : les passages de vaillance le conduisent un peu à la limite de ses possibilités. Laura Claycomb est délicieuse, Teresa d'un charme juvénile, à la cabalette déliée. Monica Groop, en revanche, s'accommode tant bien que mal de la tessiture d'Ascanio, dont elle ne possède pas tout à fait l'agilité. Cela dit, encore une fois, la version Weimar, même à Berlin...

D.V.M.