Vito Priante (Figaro), Lydia Teuscher (Suzanne), Audun Iversen (le Comte), Sally Matthews (la Comtesse), Isabel Leonard (Chérubin). Orchestra of the Age of Enlightenment, dir. Robin Ticciati, mise en scène : Michael Grandage (Glyndebourne 2012).
DVD Opus Arte 7118. Distr. DistrArtMusic.
Mozart à Glyndebourne : une longue histoire. Ce n'est pas en 2012 que la question aura été fondamentalement renouvelée. La production de Michael Grandage est gentiment conventionnelle, non parce qu'elle recourt aux perruques et hauts-de-chausse, mais parce que la transposition dans les années 70, avec cheveux longs pour les hommes, adolescents dansant le rock et fauteuil en osier d'Emmanuelle, est aujourd'hui plus la règle que l'exception. Aucune originalité, donc, dans cette mise en scène agréable et lisible (ce qui est déjà beaucoup !), mais au fond assez anecdotique, sans regard prégnant sur les personnages. Sans parler d'une nette tendance à accentuer l'aspect bouffe au détriment des nombreux arrière-plans de cette comédie douce-amère. La distribution est jeune et internationale mais encore un peu verte. S'en détachent la Comtesse pleine de charme de Sally Matthews et le délicieux Chérubin d'Isabel Leonard, magnifique surprise. Déception en revanche du côté de la direction à courte vue du jeune Robin Ticciati, qui n'a pas encore les épaules pour tenir serrés les fils de cette irrésistible action musicale. Une soirée sans doute plaisante dans la salle, mais qui ne méritait pas d'être immortalisée.
C.M.