OEP531_1.jpg
Alix Le Saux (l'Enfant).

 

Au Théâtre des Champs-Elysées, la fantaisie lyrique de Ravel et Colette a de nouveau trouvé le chemin des enfants grâce à une série de représentations destinées notamment au public scolaire. Impatients puis captivés par les mésaventures féeriques du petit héros capricieux de l’ouvrage, des centaines de jeunes spectateurs à l’évidence bien préparés ont salué les différents protagonistes de la partition, transcrite par Marc Vieillefon et Christophe Le Marec et interprétée par l’Ensemble Instrumental des Hauts-de-Seine et, sur scène, par la Maîtrise des Hauts-de-Seine et son chœur de chambre Unikanti, tous placés sous la direction de Gaël Darchen – directeur de la Maîtrise. Garant d’un projet cohérent et retaillé sur mesure pour ces musiciens, Gaël Darchen signait également la mise en scène, optant pour une simplicité évocatrice (Maman en ombre chinoise), des chorégraphies joueuses (par Sophie Meary) et des costumes propres à susciter l’émerveillement des petits (Xu Ming et Anne-Sophie Lépinay). La plupart des rôles « mobiliers » et « animaliers » étaient tenus par des solistes de la Maîtrise des Hauts-de-Seine, à la tessiture encore fraîche (projection limitée dans le grave) mais à la présence scénique bien conduite. Trois jeunes artistes lyriques se partageaient les parties les plus exigeantes : Fanny Crouet (le Feu et le Rossignol) démontre une colorature vive quoiqu’un peu tendue dans l’aigu ; Laure Barras (la Princesse et l’Ecureuil), un timbre plus fruité mais dont le vibrato paraît déjà envahissant ; en revanche, Alix Le Saux convainc sans réserve, dessinant un Enfant à la fois explosif et stupéfait de ses propres excès. Jolie programmation, qui mêle jeunes générations côté scène et côté public, et forme leur goût des Sortilèges opératiques.

C.C.

Notre édition de L’Enfant et les Sortilèges + L’Heure espagnole : L’Avant-Scène Opéra n° 299.


OEP531_2.jpg
Photos : Maîtrise des Hauts-de-Seine.