Alfred Reiter (Sarastro), Ana Durlovski (la Reine de la nuit), Norman Reinhardt (Tamino), Bernarda Bobro (Pamina), Daniel Schmutzhard (Papageno), Dénise Beck (Papagena), Martin Koch (Monostatos). Wiener Symphoniker & Prague Philh. Choir, dir. Patrick Summers, mise en scène : David Pountney (Bregenz, VII.2013).
DVD Cmajor / Unitel Classica 713708. Notice en angl. et all., textes français sur internet. Distr. Harmonia Mundi.
On serait prêt à marcher pour une Flûte enchantée d'option naïve et heroic fantasy : la scénographie hyper-colorée de David Pountney est tonique et parfois inventive, à commencer par ce plateau-tortue géante encadré de gigantesques totems-dragons, ou ces Trois Dames en créatures hybrides évoluant dans une végétation luxuriante (et gonflable). Oui, mais voilà : de vraies laideurs s'accumulent aussi, visuelles (les Trois Garçons aux masques sommaires) ou sonores (quelques effets rajoutés à la Jean-Michel Jarre, moins supportables que le bruitage de forêt vierge joliment évocateur). Car à Bregenz, il faut enfoncer le clou : le kidnapping de Pamina (pendant l'Ouverture) se fait force cris, les poursuites sont accompagnées d'aboiements de chiens méchants... Tout s'alourdit donc au lieu de se colorer, à l'instar d'une réalisation musicale à laquelle, par la force des choses et du dispositif du Festival, échappent aussi bien l'exactitude de la mise en place que la subtilité du chant. L'équipe est correcte (Monostatos excepté) mais doit forcer beaucoup (surtout Pamina et la Reine de la nuit)... C'est peu dire que le charme du conte est rompu.
C.C.